012…

Jamais une femme ne s’était intéressée à Vincent avant Mélissa, Le jeune savant s’était épris de la belle Cindy, lorsqu’elle travaillait pour l’ANGE, mais il avait rapidement déchanté en constatant qu’elle changeait d’amant dès qu’il passait un homme plus intéressant près d’elle. Vincent ne voulait pas vivre une histoire d’un soir. Il rêvait d’une compagne qui partagerait ses aspirations, son amour de la science et qui comprendrait qu’il devait s’acquitter d’une mission divine avant de pouvoir jouir d’une vie normale. Mélissa Collin correspondait à cela en tous points.

Ils avaient échangé de longs baisers dans les Laboratoires déserts de la base de Montréal, sans se soucier que leurs ébats puissent être captés par les caméras de surveillance. Lorsque Mélissa avait mentionné à Vincent que l’ordinateur central n’approuvait pas leur amour naissant, son ami avait été tenté de rire, puis il se rappela qu’il n’avait pas programmé Cassiopée comme les autres systèmes de l’ANGE. Pouvait-elle vraiment être jalouse de l’attention que lui accordait la jeune femme ?

— Si nous survivons aux événements de la fin du monde, susurra Mélissa dans son oreille, je pense que nous devrions nous marier.

— Je le pense aussi, mais pourquoi chuchotes-tu ?

— Pour que tu sais qui ne nous entende pas.

— VOUS SOUS-ESTIMEZ MES CIRCUITS AUDITIFS. J’ENTENDS TOUT CE QUI SE PASSE DANS CETTE BASE.

— C’est justement ce que j’allais dire à mademoiselle Collin, assura Vincent.

Un vent glacial balaya la grande salle.

— Cassiopée, ça suffit, la gronda le savant.

— JE NE SUIS PAS RESPONSABLE DE CETTE SOUDAINE BAISSE DE TEMPERATURE.

— La Bible !

Vincent se précipita devant la table où il l’avait laissée ouverte. Les mots dansaient sur les pages.

— Qu’est-ce qui se passe ? s’inquiéta Mélissa.

— Les lettres sont en train de se réorganiser. Ne le vois-tu pas ?

La recrue secoua la tête négativement.

— Tu dois avoir un don. Qu’est-ce qu’elle dit ?

— Rien encore, mais ça ne saurait tarder. Cassiopée, mets-moi en communication avec mes collègues à Ottawa.

— TOUT DE SUITE, VINCENT.

Une à une, les phrases se réalignèrent sur le papier jauni.

— CERTAINES FONCTIONS DE L’ORDINATEUR D’OTTAWA N’ONT PAS ENCORE ETE RETABLIES. JE PROPOSE DE PROCEDER A L’ENREGISTREMENT DE CES NOUVELLES DONNEES ET DE LES LEUR TRANSMETTRE PLUS TARD.

— C’est une excellente idée.

Mélissa avait beau plisser les yeux, elle ne percevait aucun mouvement dans le vieil ouvrage. Comment l’auteur de la Bible faisait-il pour faire apparaître un nouveau texte à Vincent ?

— Nous y sommes, affirma ce dernier. Il y aura de sanglants affrontements avant l’avènement du règne de la Bête. La reine de glace ordonnera l’extermination d’une couche de la société qui ne sert plus ses intérêts, tandis qu’en Judée, des démons s’affronteront en détruisant tout sur leur passage.

Vincent attendit que les paragraphes suivants s’organisent en essayant de comprendre ce qu’il venait de lire.

— L’envoyé du ciel sera pourchassé à travers le désert comme un animal, poursuivit-il. Il sera recueilli par les fils des douze, mais ne pourra rien faire pour sauver les Témoins.

— Ce ne sont que de mauvaises nouvelles, déplora Mélissa.

— NE L’INTERROMPEZ PAS.

— Mes amis sont là-bas, s’étrangla Vincent. Je ne veux pas qu’il leur arrive malheur.

Les mots continuèrent de s’aligner sur la page.

— Une étoile nommée Absinthe va bientôt s’écraser sur la Terre…

— Quoi ? s’étonna Mélissa.

La Bible reprit son apparence normale, n’ayant plus rien à révéler. Le savant était figé, mais son cerveau tournait à plein régime.

— Vincent, est-ce que ça va ?

— LE TEXTE DE L’APOCALYPSE MENTIONNE UNE TELLE ETOILE.

L’informaticien se précipita sur l’un des ordinateurs et tapa sur le clavier. Mélissa le suivit, intriguée.

— J’AURAIS PU VOUS LE RECITER.

— Et il tomba du ciel une grande étoile ardente comme un flambeau, récita Vincent, et elle tomba sur le tiers des fleuves et sur les sources des eaux. Le nom de cette étoile est Absinthe. Et le tiers des eaux fut changé en absinthe, et beaucoup d’hommes moururent par les eaux, parce qu’elles étaient devenues amères…

— Qu’est-ce que ça veut dire ?

Même Cassiopée ne risqua pas de réponse.

— Les textes anciens, tout comme certaines des prophéties que me confie la Bible, sont écrits par des gens qui ne pouvaient pas décrire à la perfection ce qu’ils voyaient en songes, parce que ces réalités n’existaient pas encore.

— Donc, ils n’avaient pas suffisamment de vocabulaire.

— C’est exact Nous allons décortiquer nous-mêmes cette prédiction, et nous ne devons pas perdre une seconde. En général, ce que m’annonce la Bible se produit quelques jours plus tard.

— Je vais t’aider.

— PUIS-JE VOUS RAPPELER QUE J’AI ETE CREEE POUR ACCOMPLIR PLUS RAPIDEMENT QUE LES HUMAINS CE TYPE DE RECHERCHE ?

— Nous allons travailler tous les trois ensemble, l’avertit Vincent.

— Moi, ça me convient parfaitement, lui fit savoir Mélissa.

— Commençons par les premiers mots ; et il tomba du ciel une grande étoile ardente comme un flambeau. Les étoiles sont des astres en fusion, comme le Soleil. Elles ne tombent pas sur les planètes. Il ne peut s’agir que d’un astéroïde.

— Qui s’embrase lorsqu’il entre dans l’atmosphère.

— On nous prévient donc qu’un corps céleste va nous frapper, sans nous anéantir comme le météorite qui a causé l’extinction des dinosaures.

— Jusqu’ici, c’est plausible.

— La suite est plus difficile à concevoir, se troubla l’informaticien. Et elle tomba sur le tiers des fleuves et sur les sources des eaux.

— À moins que le météorite se fragmente en milliers de morceaux.

— Le nom de cette étoile est Absinthe.

— L’ABSINTHE EST UNE PLANTE HERBACEE AROMATIQUE AUTREFOIS UTILISEE EN MEDECINE. C’EST AUSSI UNE LIQUEUR TOXIQUE DONT LA COULEUR EST VERTE.

— Et si on remonte au temps des écrits bibliques ?

— C’ETAIT UN POISON CONVULSIVANT.

— Et le tiers des eaux fut changé en absinthe, et beaucoup d’hommes moururent par les eaux, parce qu’elles étaient devenues amères…

Vincent se mit à arpenter les Laboratoires de plus en plus rapidement, en essayant de relier tous ces éléments. Il s’arrêta brusquement, s’élança sur le clavier devant lui et tapa quelques mots.

— Je crois que je l’ai ! s’exclama-t-il victorieusement. Une théorie prétend qu’au moment d’une collision entre un météorite et la Terre, le choc thermique produirait des changements chimiques dans l’atmosphère et engendrerait de terribles pluies acides comme nous n’en avons jamais connues.

— Et c’est ainsi que les fleuves et les rivières seraient contaminés.

— Maintenant que nous avons compris les effets de cette étoile appelée Absinthe, il ne nous reste plus qu’à la trouver. Cass, je veux voir les derniers rapports sur les corps célestes.

L’ordinateur les afficha aussitôt à l’écran devant lui.

— PLUSIEURS ASTEROÏDES SONT PASSES NON LOIN DE LA TERRE, CES DERNIERES ANNEES, ET D’AUTRES ONT ETE REPERES AVANT QUE LA MAJORITE DES OBSERVATOIRES SOIENT ENDOMMAGES.

— Ce qui veut dire que personne ne surveille l’espace en ce moment ? s’inquiéta Mélissa.

— Qu’en est-il du réseau d’astronomes amateurs qui nous fournissaient des données ?

— NOUS NE RECEVONS PLUS RIEN.

— Les télescopes de la NASA sont-ils opérationnels ?

— EN PARTIE, SEULEMENT.

— Peux-tu avoir accès à leurs données ?

— JE VAIS VOIR CE QUE JE PEUX OBTENIR.

— Ne devrions-nous pas prévenir Cédric ? suggéra Mélissa.

— Pas avant d’avoir trouvé ce que nous cherchons.

— VOICI LES DERNIERES IMAGES RECUEILLIES PAR LE TELESCOPE HUBBLE. J’AI REMARQUE UNE INTENSE ACTIVITE DE REPERAGE A LA NASA. J’ESSAIE TOUJOURS DE SAVOIR QUELLE EN EST LA CAUSE, MAIS ILS EMPLOIENT DES NOMS DE CODE.

— Je sais que tu peux les décrypter.

Les photos de la voûte céleste apparurent sur des écrans différents, Vincent et Mélissa se postèrent successivement devant chacun d’eux.

— C’est bien ce que nous craignions, confirma l’informaticien, et c’est probablement la raison pour laquelle la NASA est en état d’alerte. Regarde ici.

Il posa le doigt sur un petit point brillant près de la Lune, que les premiers clichés ne révélaient pas.

— Cass, cette photo remonte à plus d’un mois.

— JE TENTE TOUJOURS D’ACCEDER AUX DONNEES LES PLUS RECENTES, VINCENT.

— Nous pourrions en prendre nous-mêmes avec le satellite de l’ANGE, suggéra Mélissa.

— SON UTILISATION EST SOUMISE A DES CONDITIONS TRES STRICTES.

— Si tu veux mon avis, la menace de destruction totale de notre monde en fait partie, répliqua Vincent. Fais-le, Cass. J’en prends la responsabilité.

— TRES BIEN, VINCENT.

Dès que les premières photos prises par les équipements de l’ANGE se présentèrent sur les écrans, les deux agents comprirent qu’ils avaient un problème de taille, car le petit point avait grossi et s’était considérablement rapproché.

— Transmets-moi les coordonnées de l’astéroïde et essaie d’obtenir celles des clichés de la NASA ainsi que la date exacte où ils ont été pris.

Quelques secondes plus tard, les données défilèrent devant les yeux inquiets de Vincent. Celui-ci divisa son écran en deux et procéda à de nombreux calculs en utilisant les chiffres fournis par Cassiopée.

— Il se dirige tout droit vers la Terre, s’étrangla le savant.

— Combien de temps avant l’impact ?

— S’il conserve la même vitesse, treize jours…

Les deux agents échangèrent un regard chargé de regrets, car si cet objet céleste s’écrasait sur le Québec, leur bel amour n’aurait pas le temps de s’épanouir.

— DOIS-JE PREVENIR MONSIEUR ORLEANS ? les dérangea Cassiopée.

— Seulement lui et madame Zachariah, précisa Vincent en se ressaisissant. Il nous faut déterminer le point d’impact en prenant en considération les forces d’attraction gravitationnelle de la Lune et de la Terre. Les contraintes de l’espace pourraient l’empêcher de suivre une trajectoire en ligne droite.

— S’il maintenait ce cap, où s’écraserait-il ? voulut savoir Mélissa.

— Entre ici et New York.

Les deux directeurs de l’ANGE firent irruption dans les Laboratoires.

— Que se passe-t-il, Vincent ? s’alarma Cédric.

— La Bible nous a annoncé qu’une étoile allait tomber du ciel, alors nous avons examiné scientifiquement la situation et nous avons découvert qu’elle dit la vérité. Un astéroïde fonce droit sur nous et, si mes calculs sont exacts, il nous frappera dans treize jours environ.

— As-tu tenté de joindre la NASA ?

— Seulement pour obtenir leurs données et pas nécessairement avec leur permission, si tu vois ce que je veux dire.

— Imprime-moi ce que tu as trouvé, Vincent, lui demanda Mithri. Je sais à qui parler, là-bas.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Le jeune informaticien leur tendit un résumé de deux pages, les photos où apparaissaient le point lumineux, ses coordonnées et les calculs quant à la date de l’impact.

— As-tu déterminé son point de chute ? demanda Cédric.

— Ce ne sera pas très loin d’ici, mais il y a plusieurs variables à considérer.

— Dépêche-toi de les calculer.

Vincent acquiesça d’un mouvement de la tête et lança un logiciel d’astronomie qui lui fournirait les renseignements dont il avait besoin, sans même remarquer que les directeurs venaient de quitter les Laboratoires. Au lieu de l’aider, Mélissa l’observait. Cet homme n’avait pas volé sa réputation. Il jonglait avec les données informatiques comme d’autres maniaient le pinceau. Un véritable artiste. « Il ne me reste peut-être que treize jours à vivre… » songea-t-elle. C’était fort peu de temps pour atteindre tous les buts qu’elle s’était fixés.

Dès qu’il eut conçu son propre logiciel de simulation, Vincent afficha un premier scénario à l’écran. On y voyait la Lune, l’astéroïde et la Terre, flottant dans l’espace. Une ligne pointillée entre le corps céleste et la planète indiquait en effet qu’il s’abattrait aux alentours de New York, Le jeune savant se mit alors à ajouter des variables et obtint plusieurs points d’impact possibles.

— Il pourrait aussi tomber dans l’Atlantique, constata Mélissa avec soulagement.

— Ne nous réjouissons pas trop vite, l’avertit Vincent. Tu sais ce qui arrive quand on lance un gros objet dans une petite mare ?

— Elle se vide…

— C’est exact. Les raz de marée submergeront les côtes est du Canada, des Etats-Unis, du Mexique, de l’Amérique du Sud, et les côtes ouest de l’Europe et de l’Afrique… Il n’y aura aucun survivant…

— Et la Bible ajoute aussi que les fleuves et les rivières seront empoisonnés, ce qui veut dire que ceux qui vivent à l’intérieur des continents ne seront pas épargnés non plus. C’est vraiment atroce.

— Cass, transmets ces simulations à Cédric.

— TOUT DE SUITE, VINCENT.

L’informaticien se cala dans sa chaise, effrayé. Mélissa lui entoura le cou de ses bras et l’embrassa sur la joue.

— Yannick disait toujours que rien n’arrive pour rien, murmura-t-il. Mais là, je ne comprends plus. Les événements dont parle la Bible ne peuvent pas tous se produire en treize jours ? L’Antéchrist ne s’est pas encore manifesté, personne n’a reçu la marque de la Bête et les Témoins ont encore leur tête !

— Il est dommage que tu ne puisses pas questionner directement celui qui te parle par le livre saint.

— Avant qu’il s’adresse à moi directement, j’utilisais une autre méthode, se souvint Vincent.

Il rappela à l’écran le logiciel des codes de la Bible et entra le mot « astéroïde » ainsi que la date où il prévoyait la collision avec la Terre. Au bout de quelques minutes, il obtint les réponses « efforts de l’ange », « pluie de feu » et « tsunamis ». Il tapa aussitôt « efforts de l’ange » dans le logiciel et obtint « éclats dans le ciel », « choc profond » et « hécatombe ». Il retint son souffle et soumit son propre nom à l’ordinateur. A son grand étonnement, les mots « sommité », « gratitude » et « avancement de la science ».

— Est-ce que ça veut dire que nous survivrons ? osa demander Mélissa.

Vincent haussa les épaules, abasourdi.

 

 

Mithri et Cédric s’enfermèrent dans le bureau de ce dernier. Par le biais de Cassiopée, ils entrèrent en communication avec Charles Goodman, l’un des hauts dirigeants de la NASA, qui leur confirma la justesse des observations de Vincent et de Mélissa.

— C’est encore plus effrayant qu’un film de science-fiction, car nous ne pouvons pas lancer des missiles spatiaux en claquant des doigts, avoua Goodman. Les pays qui possèdent cette technologie sont dans l’incapacité de nous aider, car leurs silos ont été endommagés par les séismes.

— Même ceux des Etats-Unis ? s’enquit Mithri.

— Même ceux-là. Il nous faudrait les sortir de leurs trous et trouver une façon de les faire décoller à partir d’une plateforme. Tout ceci est évidemment réalisable, mais pas en deux semaines. Je sais que c’est de l’information top secrète, mais votre agence ne peut-elle pas intervenir lorsqu’il s’agit d’un danger international ?

— Je vais voir ce que je peux faire, Charles, répondit Mithri, mais il est fort possible que nos installations aient été ébranlées, elles aussi. Il y a encore des bases dont nous n’avons aucune nouvelle. Gardons le contact, si tu le veux bien.

Mithri lui donna un numéro de téléphone qui le mettrait automatiquement en communication avec Cassiopée et elle lui promit de le rappeler. Puis, elle se tourna vers Cédric.

— Notre plus important silo se trouve à Alert Bay et Christopher Shanks ne répond pas à nos appels, lui apprit le directeur de Montréal.

— Nous avons caché des missiles à d’autres endroits stratégiques en cas d’attaques en provenance de l’espace, lui apprit la grande dame debout devant l’écran mural.

— Cassiopée est à votre disposition.

— Merci, Cédric.

Elle s’installa derrière le bureau et utilisa l’ordinateur pour consulter ses listes de personnes ressources.

 

Absinthium
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